Contre la répression en Turquie et pour l’acquittement définitif de Pinar Selek

Tribune parue et signalée dans cinq journaux européens:  

En Belgique: http://www.lalibre.be/debats/opinions/non-a-la-repression-en-turquie-opinion-5a2eb23acd7095d1cd5e8aba

En Suisse : https://www.letemps.ch/opinions/2017/12/12/contre-repression-turquie-lacquittement-definitif-pinar-selek

En France: http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/13/contre-la-repression-en-turquie-et-pour-l-acquittement-definitif-de-pinar-selek_5229225_3232.html

En Italie: https://ilmanifesto.it/search/Turqui

Et signalée ici en Espagne: https://www.elsaltodiario.com/turquia/red-academicos-europeos-represion-turquia

(Testo italiano qui sotto / español mas abajo)

C’est un fait : le régime politique turc a pris des accents autoritaires antidémocratiques, sous la férule d’Erdogan. Ce n’est pas une raison pour se résigner, au contraire : plus les citoyens sont passifs, plus le risque de mépris pour les valeurs démocratiques est grand. La menace est réelle, comme on le voit dans bien des pays d’Europe ou du Moyen Orient.

Le cas de Pinar Selek est emblématique de la chape de plomb qui s’est abattue en Turquie,  des mesures de rétorsion massives autant qu’arbitraires prises contre des universitaires, des journalistes, des magistrats, des militants et contre tous ceux qui revendiquent leur liberté de mouvement, de pensée et d’expression. Pinar Selek, sociologue, écrivaine et militante turque, réfugiée politique en France à partir de 2012 et maintenant citoyenne française, fait l’objet d’un acharnement politique et judiciaire qui dure depuis près de 20 ans. Ses recherches sur le problème kurde sont à l’origine d’une persécution qui l’a conduite en prison, puis en exil, en Allemagne puis en France, où elle réside depuis 6 ans. La persécution qu’elle subit se traduit par une menace d’emprisonnement à vie après quatre acquittements, ce qui donne la mesure du péril démocratique qui règne en Turquie.

La répression est massive. L’acharnement se poursuit également contre les 1128 universitaires qui ont signé en janvier 2016 la pétition Pour la Paix. Intitulée « We will not be a Party to this Crime », elle visait à attirer l’attention sur les actes de violence perpétrés par l’Etat dans les régions kurdes de Turquie. Après avoir condamné les signataires à une véritable mort civile en leur interdisant de travailler voire de quitter le pays, le gouvernement turc vient d’accroître la pression sur eux. Le Procureur d’Istanbul a publié un acte d’accusation pour propagande terroriste à leur encontre, avec des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 7 ans et demi. Les premiers procès individuels ont commencé le 5 décembre 2017.

Il est urgent que se manifeste un soutien actif et déterminé de la communauté internationale contre cette nouvelle étape de la mise au ban et de la criminalisation juridique de nos collègues. C’est pourquoi nous demandons à nos élus respectifs, parlementaires nationaux et européens, d’exiger le respect du droit et des libertés fondamentales en Turquie et de se mobiliser en faveur de toutes les victimes de la répression, dont les centaines d’universitaires signataires de la pétition pour la paix qui font l’objet de poursuites judiciaires, et en soutien à Pinar Selek qui doit être définitivement acquittée. Nous attendons de leur part non seulement des prises de position auprès des autorités turques, mais également des programmes d’accueil renouvelés et de réels engagements financiers.

La solidarité des citoyen-n-e-s européen-n-e-s avec le combat démocratique en Turquie doit se faire entendre d’une seule voix !

Universitaires européens contre la répression en Turquie

avec le soutien de :

Allemagne / Germania / Alemania   :

Catherine Gousseff, directrice du Centre Marc Bloch ;

Luca Giuliani, Rektor des Wissenschfatskollegs zu Berlin

Belgique / Belgia / Bélgica :

Mateo Alaluf (Université Libre de Bruxelles ULB)

Jean-Michel Chaumont (Université Catholique de Louvain UCL)

Jean-Michel De Waele (Université Libre de Bruxelles ULB)

Pierre Gillis (Université de Mons)

Anne Morelli (Université Libre de Bruxelles ULB)

Geofrey Pleyers (Université Catholique de Louvain UCL)

Pascale Vielle (Université Catholique de Louvain UCL)

Jean Vogel (Université Libre de Bruxelles ULB)

Marc Zune (Université Catholique de Louvain UCL)

France / Francia  :

Ariane Ascaride (comédienne)

Lucie Bargel (Université de Paris 8)

Paul Bouffartigue (CNRS,  Aix-Marseille Université)

Laurence De Cock (Université de Paris-Diderot)

Virginie Descoutures (Université d’Amiens)

Christine Delphy (Directrice de recherche CNRS)

Henri Eckert (Université de Poitiers)

Selim Eskiizmirliler (Université Paris Descartes)

Eric Fassin (Professeur Université de Paris 8)

Pierre Gilbert (Université de Paris 8)

Robert Guédiguian (cinéaste)

Magdaléna Hadjiisky (Université de Strasbourg)

Ahmet Insel (Université Galatasaray)

Michel Koebel (Université de Strasbourg)

Pascale Laborier (Université de Paris Nanterre)

Karine Lamarche (Université de Nantes)

Soline Laplanche (Université de Paris 8)

Clotilde Lemarchant (Université de Caen)

Annick Madec (Université de Brest)

Pascal Maillard (Université de Strasbourg)

Bernard Mezzadri (Université d’Avignon)

Hélène Michel (Université de Strasbourg)

Sylvie Monchatre (Université de Strasbourg)

Frédéric Neyrat (Université de Rouen)

Swanie Potot (Université de Nice)

Gildas Renou (Université de Strasbourg)

Olivier Roueff (Université de Paris 8)

Mathieu Schneider (Université de Strasbourg)

Julie Sedel (Université de Strasbourg)

Sylvie Tissot (Université de Paris 8)

Espagne / Spagna / España :

Manuel Cervera-Marzal,

Carlos Prieto Rodríguez (Universidad Complutense de Madrid)

Alberto Riesco-Sanz (Universidad Complutense de Madrid)

Italie / Italia :

Mirella Giannini (Università di Napoli)

Nicola de Luigi (Università di Bologna)

Dario Turoto (Università di Bologna)

Suisse / Swizzera  / Suiza :

Claude Calame (Uni Genève)

Marylene Lieber (Uni Genève)

Ada Marra (Députée au Parlement national)

Muriel Surdez (Uni Fribourg)

Ivan Sainsaulieu (Uni Lille 1, associé IEPHI-UNIL)

Cornelio Sommaruga (ex président du CICR)

Erica Deuber Ziegler

Jean Ziegler

 

Contro la repressione in Turchia e per l’assoluzione definitiva di Pinar Selek!

È ormai evidente: il regime politico turco si è spostato su posizioni autoritarie antidemocratiche da quando Erdogan è andato al potere. Non c’è ragione per rassegnarsi, al contrario: più i cittadini sono passivi, più grande è il rischio di calpestare i valori democratici. La minaccia è reale, basta vedere quello che è successo in molti paesi dell’Est o del Medio Oriente.

Il caso di Pinar Selek è emblematico della cappa di piombo che s’è abbattuta sulla Turchia, delle misure di ritorsione, massicce e arbitrarie, prese contro universitari, giornalisti, magistrati, militanti, e contro tutti quelli che rivendicano la loro libertà di agire e di manifestare il proprio pensiero. Pinar Selek, sociologa, scrittrice e militante turca, rifugiata politica in Francia sin dal 2012 e ora cittadina francese, è stata oggetto di accanimento politico e giudiziario da quasi 20 anni.  Le sue ricerche sul problema turco sono all’origine di una persecuzione che l’ha portata in prigione e poi in esilio, in Germania e poi in Francia, dove risiede da 6 anni. La persecuzione che ancora subisce si traduce nella minaccia di prigione a vita dopo quattro assoluzioni, ciò che dà la misura di quanto la democrazia in Turchia sia realmente in pericolo.

La repressione si allarga sempre più fino a coinvolgere anche i 1128 universitari che hanno firmato in gennaio 2016 la petizione “Per la Pace”, che voleva attirare l’attenzione sulle violenze di Stato nelle regioni curde della Turchia. Dopo averli condannati a una vera morte civile impedendo di lavorare e anche di lasciare il proprio paese, il governo turco aumenta la pressione mentre il procuratore d’Istanbul pubblica un atto d’accusa per propaganda terrorista, con pene che possono arrivare a 7 anni e mezzo di prigione. I primi processi individuali sono cominciati il 5 dicembre.

È urgente allora che tutta la comunità internazionale si attivi e agisca con decisione contro questa nuova tappa della messa al bando e della criminalizzazione giuridica dei nostri colleghi. Perciò noi chiediamo ai nostri rappresentanti, che siedono nel parlamento nazionale e europeo, di esigere il rispetto dei diritti e delle libertà fondamentali in Turchia,  e di mobilitarsi a sostegno di tutte le vittime della repressione in Turchia, tra cui le centinaia di universitari che hanno firmato una petizione per la pace e per questo sotto procedimento giudiziario, e ancora che Pinar Selek sia definitivamente assolta. Noi ci aspettiamo non solo una presa di posizione presso le autorità turche, ma anche dei nuovi programmi di accoglienza e dei reali impegni finanziari.

La solidarietà di tutti i cittadini e le cittadine d’Europa con la lotta democratica in Turchia deve farsi sentire come se fosse una sola voce!

 Il gruppo “Universitari europei contro la repressione in Turchia”

 

Contra la represión en Turquía y por la absolución definitiva de Pinar Selek

 Es un hecho: el régimen político turco ha adoptado un perfil autoritario antidemocrático bajo Erdogan. No por ello debemos resignarnos, al contrario: cuanto más pasivos se muestren los ciudadanos, mayor será el riesgo de que se vulneren los valores democráticos. Tal y como podemos apreciar en no pocos países europeos o de Oriente Medio, la amenaza es real.

El caso de Pinar Selek es sintomático de la desoladora situación que atraviesa Turquía: represalias masivas y arbitrarias adoptadas contra universitarios, periodistas, magistrados, activistas y contra todo aquel que reclame su derecho a la libertad de movimiento, de pensamiento y de expresión. Pinar Selek, socióloga, escritora y activista turca, refugiada política en Francia desde 2012 y ahora ciudadana francesa, es objeto de un hostigamiento político y judicial que dura ya casi 20 años. Sus investigaciones sobre el problema kurdo están en el origen de una persecución que la llevó a la cárcel en Turquía y después al exilio, primero en Alemania y luego en Francia, donde vive desde hace 6 años. Dicha persecución se ha plasmado en una petición de « cadena perpetua » que pende sobre ella después de haber sido absuelta previamente en cuatro ocasiones, situación que da cuenta del peligro democrático que reina en Turquía.

La represión es masiva. El hostigamiento afecta igualmente a los 1128 universitarios que firmaron en enero de 2016 el manifiesto por la paz titulado « We will not be a party to this crime ». Dicho manifiesto trataba de llamar la atención de la opinión pública sobre los actos de violencia perpetrados por el Estado en las regiones kurdas de Turquía. Después de haber condenado a los firmantes a una auténtica muerte civil, prohibiéndoles trabajar o abandonar el país, el gobierno turco acaba de incrementar la presión contra ellos. La fiscalía de Estambul acaba de dictar en su contra una acusación por propaganda terrorista que puede acarrearles penas de cárcel de hasta 7 años y medio. Los primeros juicios individuales tendrán lugar a comienzos del mes de diciembre de 2017.

Es pues urgente que la comunidad internacional manifieste su apoyo activo y firme contra esta nueva etapa de persecución y de criminalización jurídica de nuestros colegas. Es por eso que pedimos a nuestros respectivos representantes electos, parlamentarios nacionales y europeos, que exijan el respeto del derecho y de las libertades fundamentales en Turquía. Les pedimos también su movilización en defensa de todas las víctimas de la represión, entre las que se encuentran los centenares de universitarios firmantes del manifiesto por la paz, y en apoyo a Pinar Selek, que debe ser definitivamente absuelta de los cargos que pesan contra ella. Esperamos de nuestros representantes no sólo un posicionamiento claro respecto a las autoridades turcas, sino también la adopción de programas de acogida y de compromisos económicos que ayuden a las víctimas de la represión.

La solidaridad de los ciudadanos y ciudadanas europeos con la lucha por la democracia en Turquía debe escucharse de forma unívoca.

Universitarios europeos contra la represión en Turquía

 

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